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  • Elisa Azogui-Burlac

Psycho : Mieux comprendre le sommeil des enfants

Updated: Aug 12, 2022

J’ai lu beaucoup de livres de pédiatrie sur le sommeil et sur comment installer une bonne routine pour s’assurer que nos enfants dorment bien. Je trouve néanmoins que la psychologie apporte des éléments intéressants sur les enjeux du sommeil pour l’enfant et ce qui se joue dans l’abandon et la séparation induits par cet état. L’âge et l'environnement de l’enfant deviennent ainsi essentiels pour comprendre les troubles d’endormissement. En m’appuyant sur le livre “Enfance et Psychopathologie” de Marcelli et Cohen, j’en donne ici les grandes lignes.




Pourquoi les enfants ont le sommeil plus fragile ?


Le sommeil, pour les adultes et les enfants, se divise en deux grandes phases, le sommeil paradoxal qui est proche de l’état de veille et où l’on enregistre encore une activité motrice chez le sujet ; et le sommeil lent, dépourvu au contraire de toute activité physique.


Si le sommeil paradoxal ne représente que 20% du sommeil des adultes, il atteint 50% du sommeil des nouveau nés. Ce qui explique les multiples réveilles qui ponctuent leurs nuits.


Enfin, si chez le nourrisson la phase de sommeil paradoxal apparaît 45 minutes après l’endormissement, on parle d’une phase de sommeil paradoxal atypique (ou ratée) chez l’enfant, qui s’installe 120 minutes après qu’il se soit endormi. D’où la fragilité du sommeil des enfants dans la première partie de la nuit.


Il faut noter ici que les recherches ont montré que les troubles du sommeil sont toujours liés à une perturbation du sommeil paradoxal (énurésie, cauchemars, réveil anxieux, troubles moteurs, rythmies, etc...)


Qu’est ce que le rêve ?


Si il est admis que l’activité du rêve apparaît dès la naissance durant le sommeil paradoxal, on considère que les enfants commencent à rêver dès deux ans, quand ils sont capables d’ailleurs de raconter leurs rêves.


Si pour Freud, le rêve est la réalisation d’un désir inconscient rendu possible grâce à l'abaissement de la censure procuré par l’état de sommeil, il va avoir diverses rôles en fonction de l’âge de l’enfant :

  • Rêve de réalisation d’un désir,

  • Rêve où l’on revit un souvenir,

  • Rêve d’angoisse ou cauchemars.

Les problèmes d’endormissement et les rituels du coucher


Les difficultés d'endormissement sont banales de 2 ans à 6 ans. L’enfant, très moteur a du mal à accepter la régression qu’implique le sommeil. En plus, avec l’apparition de rêves d’angoisse vers 2 ans, le sommeil s’associe à un état inquiétant.


“ L’endormissement est ainsi un moment où s’affrontent des besoins et désirs contradictoires. Pour s’endormir l’enfant doit être rassuré et accepter la régression que demande le sommeil grâce à une bonne image fusionnelle mère/enfant protectrice” (p 107)


C’est pourquoi les rituels avant de s’endormir deviennent essentiels pour l’enfant. L’enfant va, par exemple, demander un objet rassurant, de la lumière, la répétition d’une histoire lue par les parents.


Les psychologues appellent ce moment de rituels “l'aire transitionnelle”. C’est une phase clé entre l’éveil et l’endormissement où l’enfant, grâce aux rituels qu’il impose à ses parents, a le sentiment de reprendre le contrôle sur ses angoisses pour accepter la séparation avec ses parents et ainsi accepter de dormir.


“ [ L’aire transitionnelle] va permettre à l’enfant de rétablir son sentiment d’omnipotence et de croire à sa capacité de contrôler à la fois ses pulsions et cette régression” (p.110)


Les problèmes d’endormissement se manifestent chez l’enfant par :

  • Un refus d’aller se coucher,

  • La demande des rituels (objet rassurant, lumière, histoire, eau, etc.) très fréquent de 3 à 6 ans,

  • Le refus de s’endormir seul,

  • L’impossibilité de dormir, on parle d’insomnie vraie (fréquent chez les grands enfants ou adolescents)

  • Des phénomènes hypnagogiques : entre 6 et 15 ans, les enfants décrivent des sensations comme des décharges électriques, des sursauts et des troubles visuels qui peuvent provoquer le réveil ou empêcher l’endormissement.

C’est pourquoi, en tant que parents il faut s'interroger sur les causes des problèmes d’endormissement :

  • Les causes extérieurs comme le bruit,

  • Le manque d’heure de coucher fixe qui peut troubler l’endormissement

  • L'opposition de l’enfant si la pression du coucher est trop importante,

  • Un état anxieux qui fait redouter le sommeil

La mise en place de nouveaux rituels ou une réorganisation de l’espace peuvent souvent aider à résoudre les problèmes d’endormissement. S'ils persistent, l’analyse des causes du trouble avec un psychologue est aussi possible.


Pour aller plus loin, lisez mon témoignage "Mon enfant ne dort pas tout seul" et écoutez le podcast "J'ai peur de dormir seul"





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